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samedi 2 octobre 2010

Dernière minute - Deuxième tour de la Présidentielle : Tibou Kamara demande à la CENI de ne pas fixer de date

(Le désormais ministre d’Etat, ministre secrétaire général à la Présidence, Tibou Kamara, a rencontré dans l’après-midi du 1er octobre 2010, des membres de la CENI. A l’ordre du jour, la fixation de la date du second tour.
Une rencontre a eu lieu ce vendredi 1er octobre entre des membres de la CENI et le très contesté ministre d’Etat, ministre secrétaire général à la Présidence, Tibou Kamara. Au cours de cette rencontre, Tibou Kamara a demandé aux membres de la CENI de ne fixer, pour le moment, aucune date pour la tenue de l’élection présidentielle du second tour, initialement prévu par la CENI pour le 10 de ce mois. Evidemment, la CENI n’est pas techniquement prête pour respecter ce chronogramme. En effet, près de 10 mille cartes alphanumériques manquent encore et qu’il faudra à nouveau commander en Afrique du Sud, plusieurs bureaux de vote restent encore à créer car malgré le récent découpage de la Sagem, près d’une cinquantaine de bureau de vote sont éloignés des électeurs pour les plus proches à 35 km et pour les plus distants à 104 kilomètres. Il est par ailleurs impossible à la CENI d’afficher la liste électorale par bureaux de vote 10 jours avant le scrutin. Quant aux enveloppes qui sont encore à l’aéroport de Conakry, il faut au moins une semaine à l’imprimeur pour marquer le sceau de la CENI et les précisions portant sur le second tour. Bref, en plus d’autres détails d’acheminement du matériel électoral, la CENI n’est pas prête à organiser cette élection le 10 octobre. Certains membres pensent toutefois qu’avec de la volonté, ces derniers dysfonctionnements peuvent être corrigés et l’élection se tenir le 17 ou le 24 octobre. Mais le ministre d’Etat ne veut rien entendre, il préfère que la CENI ne donne aucune date et laisser la situation évoluer comme telle. On comprend dès lors qui en réalité ne veut pas de ces élections et s’emploie à retarder cette importante échéance. C’est pourquoi la correspondance de la CENI adressée au président de la transition et fixant la date du deuxième tour pour le 10 octobre a disparu dans les couloirs de la présidence, le ministre d’Etat la gardant par dévers lui. On comprend également pourquoi Sékouba Konaté, au sortir d’un entretien avec l’ambassadeur des Etats-Unis, affirmait à la presse qu’il attendait encore la correspondance de la CENI fixant la date du scrutin. Il attendra encore longtemps car Tibou Kamara qui a naturellement réceptionné cette correspondance n’est pas prêt à la lui rendre.
Bombardé désormais ministre d’Etat, ce qui lui permet de s’ingérer dans les affaires électorales, Tibou Kamara rêve, comme l’a voulu le général Sékouba Konaté lors d’une interview accordée à RFI, de devenir calife à la place du calife. Surtout qu’il a désormais compris que Cellou Dalein Diallo, son candidat, est en train de sombrer et n’a désormais aucune chance de remporter l’élection. Tibou Kamara en est tellement persuadé qu’il n’hésite plus à s’afficher avec le leader de l’UFDG. En effet, on l’a aperçu avec Cellou Dalein Diallo ce vendredi 1er octobre à la mosquée de Boulbinet lors de la prière du Al Djouma. Dans un cas comme dans l’autre (soit, aussi saugrenue comme idée que cela soit, Tibou remplace Sékouba, soit l’on retarde tout au maximum pour remettre en place le système de fraude démantelé par le RPG), c’est Tibou Kamara qui profite, car l’homme pense avant tout à lui-même. L’on comprend mieux maintenant pourquoi Tibou Kamara a demandé à la CENI de ne fixer aucune date. Ce qui n’est ni plus ni moins qu’une ingérence dans les affaires d’une CENI qui se veut indépendante. Jusqu’à quand le laissera-t-on faire ?

Le Rédempteur

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