Pages

mardi 26 octobre 2010

Second tour : La stratégie de Tibou Kamara

Si l’on tient compte des forces en présence à la présidence de la république, l’élection présidentielle au compte du second tour n’aura probablement pas lieu de sitôt. Si l’Alliance Arc-en-ciel préfère la date du 31 octobre ou tout au moins le 7 novembre, il faut dire qu’au niveau de l’Alliance Cellou Dalein Diallo, on préfère attendre encore… deux mois.
Le nouveau président de la CENI, le général Siaka Toumany Sangaré, était à la présidence le lundi 25 octobre 2010 dans la nuit. Son intention était de rencontrer le président de la transition à l’effet de débattre de la date du second tour fixée par la CENI au 31 octobre. Mais selon nos informations, le ministre d’Etat, ministre secrétaire général à la présidence, Tibou Kamara, qui était déjà au fait de la nouvelle date arrêtée par la plénière de la CENI, n’a pas favorisé cette rencontre. On devine bien que le ministre qui est aux ordres de son maître, Cellou Dalein Diallo, ne veut pas de ces élections maintenant. Déjà, un autre prolongement de l’UFDG à la CENI, Thierno Bayo, a annoncé les couleurs en affirmant sur une radio privée que le déplacement des militants de l’UFDG de la Haute Guinée ne permettait pas la tenue actuellement du second tour. Déclaration faite après la plénière de la CENI qui a
proposé la date du 31 octobre. Plénière à laquelle, évidemment, le sieur Bayo a pris part.
Finalement, le nouveau président de la CENI, peut-être sur les conseils de Tibou Kamara, s’est résolu à convoquer les acteurs de la transition et les deux alliances au palais du peuple pour leur faire part du choix de la CENI. Tibou Kamara aurait ainsi obtenu ce qu’il voulait. Il a pu empêcher que le général Sékouba Konaté qui dit vouloir organiser très vite les élections ne soit officiellement saisi de la nouvelle date. En renvoyant la question vers les acteurs de la transition et les acteurs politiques, Tibou Kamara est assuré qu’aucun consensus sur une date ne sera trouvé. Il sait que l’Alliance Arc-en-ciel peut accepter encore deux semaines mais l’alliance UFDG ne voudra que deux mois. Ces deux extrêmes ne permettent aucun consensus. L’on tirera encore à longueur et tant que cela durera, Tibou Kamara fait d’une pierre deux coups : il donne du temps à son candidat mais il se donne également du temps au gouvernement.
Histoire pour lui de bien se préparer une retraite en or. La meilleure voie était de laisser la CENI diriger en toute indépendance le cours normal de ces élections sans ingérence. Si la CENI estime qu’elle est enfin prête, elle devrait en toute souveraineté décider de la date des élections et proposer en toute indépendance un projet de décret dans ce sens au général Konaté.
Le général Sékouba Konaté épouse-t-il la stratégie de Tibou Kamara ? En tout cas bon nombre de Guinéens croient encore en lui et espèrent qu’il organisera, comme le désire la majorité des Guinéens et la communauté internationale, enfin ces élections le plus vite possible.
Le Rédempteur

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire