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dimanche 19 septembre 2010

A PROPOS DES EVENEMENTS VIOLENTS ET MALHEUREUX DE LA SEMAINE 36 - La Vérité des Urnes…et maintenant la transparence


Cliquer pour agrandir Les acteurs politiques en Guinée peuvent-ils tirer des leçons de l’Histoire ? Savent-ils qu’il ne s’agit pas surtout d’écrire l’Histoire, mais surtout de la comprendre et savoir l’interpréter correctement? L’attaque du siège du parti d’Alpha Condé dans la matinée du dimanche 12 septembre dernier par des loubards du camp adverse, l’assassinat délibéré à coup de fusil (arme de guerre) d’un de ses militants (Taliby TALL, âgé de 38 ans) devant ce siège par un tireur d’élite préparé et embusqué (un snipper) à l’étage d’en face, faisant plusieurs blessés par balles, les attaques verbales et les tentatives avortées de mise à sac de son domicile à Madina-Mafanco, la veille, autant d’actes de violence indiqueraient-ils le retour des démons ? L’élimination à tout prix du Pr. Condé considéré désormais comme l’obstacle majeur à abattre est-il toujours à l’ordre du jour ?
Violences, manipulations, mensonges et mauvaise foi à répétition, corruption…tous les ingrédients d’une stratégie machiavélique de déstabilisation sont réunis. Si la balle mortelle qui a fauché la vie à un citoyen innocent du RPG avait atteint le Pr. Alpha Condé présent ce jour-là à son siège, à quoi la Guinée et les guinéens auraient assisté ? Certainement à une guerre civile. De nouveau, Dieu a sauvé la Guinée puisque le pire a été évité de justesse.
A l’évidence, Cellou DALEIN Diallo s’est empressé de nier les faits déclarant publiquement que ses partisans n’ont jamais attaqué le siège du RPG. Que faisaient-ils alors ce jour-là avec son cortège près du siège de son adversaire politique. Pourquoi un véhicule avec haut-parleur a-t-il été dépêché sur les lieux, aussitôt après son départ, pour inviter, en son nom les agresseurs à cesser toute hostilité et à regagner leur domicile ?
« Aussi malin soit-on, on ne peut pas être plus malin que celui qui vous observe », dit le proverbe.
A l’évidence, le report de l’élection du 19 septembre, la reconnaissance, en fin, par la CENI de son incapacité à l’organiser à cette date, la déception exprimée par Cellou face au constat des insuffisances recensées et communiquées officiellement par cette institution, les préoccupations apparues dans le discours du général Sékouba Konaté, président de la Transition , annonçant, avec un réel agacement et une certaine tristesse ce report, de même que la mort subite de Ben Sékou Sylla, président de la CENI … soulèvent d’une certaine manière cette éternelle question philosophique et historique : la politique est-elle condamnée en Guinée à répéter les mêmes erreurs, malgré les désastres qu’elles ont provoquées dans le passé ?
A l’évidence, la mauvaise graine semée par feu BA Mamadou, à savoir c’est le tour des peulhs, de son vivant est entrain de faire plus de mal que de bien à la Nation. Et particulièrement à sa communauté d’origine. Pour la conquête du pouvoir à tout prix et par tous les moyens – même les plus condamnables- la stratégie de déchirement du tissu social, l’ethnocentrisme visible à tous les niveaux, la manipulation d’une jeunesse inconsciente des risques graves que le machiavélisme de certains politiciens assoiffés du pouvoir pourrait engendrer comme conséquences catastrophiques pour le pays engagent aujourd’hui notre responsabilité citoyenne, s’il est vrai que nous aimons réellement le bonheur de notre patrie commune.
La nouvelle stratégie de l’escalade de la violence, le refus systématique de donner un contenu concret, positif et vérifiable aux qualificatifs : « élections transparentes », « crédibles » et « apaisées », sans jamais insister sur la nécessité de corriger les dysfonctionnements, au profit de la date butoir du 19 septembre entretiennent naturellement des doutes.
Des leçons de l’Histoire voudraient justement nous faire éviter des élections démocratiques fictives, où la fraude déposséderait le vrai gagnant de sa victoire, où la paix sociale de plus en plus précaire éclaterait en lambeaux. Que perdraient nos deux candidats du second tour entrain de faire plus de mal que de bien à la Nation. Et particulièrement à sa communauté d’origine en ayant une élection véritablement respectueuse de la transparence, du droit et de la justice et acceptée par tous.
A en juger par l’échec de toutes les tentatives de mise en route d’une machine électorale réellement en panne, rien ne permet d’augurer que la Guinée réussira son entrée triomphale dans la démocratie si les faiblesses et erreurs et dysfonctionnements constatés lors du premier tour ne sont pas corrigés. Au regard du chaos mieux vaut alors « aller lentement mais sûrement » que de se laisser entraîner dans une nouvelle aventure dictatoriale.
Par ailleurs, ce qui est intéressant et réellement positif pour tous, c’est la primauté de l’unité nationale sur l’ethnocentrisme, le régionaliste, des intérêts supérieurs du peuple guinéen sur des intérêts particuliers et égoïstes. Dans la campagne électorale en cours, on peut s’interroger sur la raison de certaines escalades verbales ou physiques, de la mauvaise foi de certains médias, de l’irresponsabilité ou de la démission de certains intellectuels face au destin de la Nation. A les entendre, à les lire, à les voir agir, à décrypter le mécanisme et la finalité de leur stratégie, ils nous font croire que la malgouvernance, la libre circulation de la drogue dans le pays et une nouvelle dictature plus inhumaine et plus catastrophique que celle que nous avons connue seraient le sens de leur combat d’aujourd’hui. Il convient de planifier leur éviction par un vote massif en faveur du changement. Il ne faut pas se nourrir d’illusions, l’ombre de la mafia, des néoconservateurs ou de la dictature ethnique plane sur la Guinée. Dans ce combat très difficile, les forces du changement restent dans la ligne de mire des partisans de la continuité ou de la démocratie raciale.
Scénario catastrophe
Où cela nous mènera t-il ?
Fondamentalement, deux issues sont possibles, l’une positive, l’autre négative. Dans la mesure où la stratégie des ennemis des forces du changement, en menaçant de recourir à la force brutale – une force qu’ils sont entrain de mettre sur pied en armant leurs militants-, ont pour objectif de préparer le terrain à l’esprit du Mal, du sabotage – avant et même après – les élections, si la conviction est faite que le peuple les rejetterait par un vote massif incontestable. Les derniers évènements semblent donner raison aux forces du changement en exigeant la moralisation et le contrôle rigoureux de tous les préalables liés aux élections.

Le désaveu des forces conservatrices est contre productif et suicidaire à terme. Par contre, le refus des forces du changement de se laisser entraîner dans l’escalade de la violence crée alors en faveur de celles-ci un nouveau courant de sympathie. Sans doute aussi une adhésion populaire davantage affirmée car la population aspire à la paix et au changement. Si elle maintient et renforce sa politique de rassemblement autour de l’idéal, si elle se démarque du chantage des commerçants usuriers, si elle continue à proclamer sa volonté de changement conformément aux attentes des populations, le rêve d’un changement de régime se réaliserait alors sous sa bannière. Dans ce cas, c’est plutôt les forces conservatrices qui paieraient les pots cassés. Et tout porte à croire que Cellou Dalein Diallo est pris en otage et que les manœuvres pour se libérer de ce carcan sont de plus en plus étroites. A présent, il redoute de se retrouver isolé régionalement et internationalement. Qui plus est, les remarques critiques de l’Union européenne, à propos des faiblesses du premier tour, sont pour l’essentiel, les mêmes que celles formulées par la coalition Arc-en-ciel.
Le calme plat observé par le Pr. Alpha Condé et ses partisans, la nervosité du camp adverse ne sont-ils pas les signes avant coureurs de la victoire ou de la défaite ?
Les leçons de l’Histoire
La débâcle des forces conservatrices – ou ethnocentristes – se dessine de plus en plus nettement. Les amis et certains partenaires de ce camp le pressentent. L’erreur politique que le leader de cette coalition est entrain de commettre sous l’influence négative de forces anti-démocratiques, anti-développement alliées à la fraçafrique aura des conséquences non moins prévisibles sur son avenir politique et sur celui de ses principaux alliés.
Or les erreurs, en politique, sont souvent fatales et se paient cache. Ce n’est pas en livrant un combat illégitime qu’on peut en faire un combat légitime.
La stratégie de la conquête du pouvoir par la force d’inspiration raciste a conduit Hitler au désastre de la guerre.
Mépriser la volonté de la base électorale, ces masses populaires qui brillent par leur pauvreté mais dont les voix comptent dans l’urne relève d’une vision erronée et de l’orgueil. Et c’est justement à cause de son orgueil et d’une mauvaise analyse de l’évolution du monde que Dieu a condamné Satan. Sans base électorale réelle, comment Cellou peut-il compter sur Sidya, Abe Sylla et autres ? De plus en plus, il se retrouve enlisé dans les marais des résultats fictifs du premier tour. Il ne sait ni comment gagner, ni comment s’en sortir, désormais. On ne corrige pas une erreur de l’Histoire en la répétant encore et encore. Y persévérer ne fait que l’exacerber. Et c’est sans doute, un des atouts du Pr. Alpha Condé qui a su pardonner aux présidents Sékou Touré et Lansana Conté malgré qu’il fût leur victime.
La Guinée vient de loin. Son histoire surtout depuis l’indépendance, est pleine de fureur, de sang et de larmes. Sa vie est pleine de pauvreté, de misère et d’injustice. Avec le choix prochain d’un nouveau président de la République, la vieille question de savoir si la politique peut tirer les leçons de l’Histoire trouvera une réponse de plus dans le vote des citoyens. Quelle que soit cette réponse, ses conséquences positives ou négatives auront une grande portée.
Le Professeur Alpha Condé à l’écoute du Peuple demande pour sa part : le changement. Qui prétend le contraire ?
Alors, Ensemble, changeons la Guinée , dit-il.
Conakry, le septembre
Analyse de « TABAMLUMBE Camara »

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