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jeudi 30 septembre 2010

Le Général Sékouba Konaté sur RFI: De l’irresponsabilité à l’ignorance des textes et lois, Sékouba Konaté risque de brûler le pays !

Le général Sékouba Konaté, Président de la Transition et ministre de la défense, dans une interview accordée à nos confrères de RFI, mercredi 29 septembre 2010, a montré son vrai visage et ses réelles intentions par rapport à la conduite de la transition démocratique en Guinée.
A y regarder de très près, entre la conduite à bon terme de la transition, la conservation du pouvoir et la promotion de ses amis, le Général semble avoir choisi pour les deux dernières options. Toute chose qui s’apparente à une irresponsabilité et au non respect des textes et lois. En attendant d’écouter l’intégralité de cette autre sortie ratée, en lisant très bien les extraits encore disponibles sur le site de RFI, l’on comprend aisément que celui qui a accepté, contre sa volonté, comme il aime à le rappeler à chaque occasion, le titre ronfleur de ‘’Président de la Transition par intérim’’ n’a ni la volonté, ni capacité intellectuelle, ni le courage, encore moins les ‘’couilles’’ d’un militaire de son rang pour faire respecter les règles du jeu.
Peu avant cette interview qui vient couper l’herbe sous les pieds de toutes celles et ceux qui sont épris de justice et de démocratie, pendant que tous les regards sont tournés vers la Présidence de République de la Transition pour trancher entre les deux camps finalistes, soucieux de conserver un pouvoir qu’il n’aimait point, Sékouba Konaté, comme à son habitude, a bombardé Tibou Kamara Ministre d’Etat et Ministre Secrétaire Général à la Présidence. Une sorte de réponse à tous ceux qui s’attendaient à un arbitrage impartial de l’homme qui est ‘’trop pressé’’ de quitter le pouvoir. Tant mieux pour Tibou Kamara.
Le Général Sékouba Konaté doit savoir, par ces temps qui courent, que les préoccupations de Guinéens sont à ailleurs. Ce n’est pas en faisant la promotion de tel ou de tel ami qu’il aiderait à l’instauration d’un véritable Etat de Droit en Guinée. Des promotions, il en a certes accordées. Des militaires de tous corps confondus avaient déjà été avancés en grades. Des ambassadeurs, il continue à les nommer. Mais pendant ce temps, la principale mission confiée à son équipe tarde toujours à se concrétiser.
Tout le monde est unanime à reconnaitre que Sékouba Konaté est le genre de militaire qui a du mal à formuler une phrase française. D’où d’ailleurs son admiration et son attachement à Tibou Kamara, dont la principale mission auprès de lui consiste en la rédaction des discours fleuves et incohérents que ‘’Parouski’’ distille à travers le monde, tirent sa source de-là. Toute chose qui vient contraster ses multiples interventions en live. C’est la nature humaine. En témoigne cette interview. Surement réalisée dans des conditions peu ordinaires.
Cette révélatrice interview du ‘’Président de la Transition par Intérim’’ impose des constats :
« Moi je n’ai rien à foutre du pouvoir. Je n’ai qu’une envie, c’est de claquer la porte, mais c’est mon entourage qui m’en empêche. A Ouagadougou, on m’a forcé la main, je n’aurai jamais dû accepter. »
Dans un langage vulgaire, impropre à son rang, celui qui a gagné la sympathie de tout le monde entier, quand il a affirmé qu’il va rapidement organiser les élections pour remettre le pouvoir au président élu, montre aujourd’hui son incapacité notoire à assumer ses responsabilités. Le commun des mortels sait que votre main a été forcée à Ouagadougou. Mais de grâce, Général Sékouba Konaté, une fois que vous ayez accepté une responsabilité, assumez-en jusqu’au bout, avec fermeté sans concessions. Car on ne peut pas vouloir de la chose et de son contraire. Vous avez accepté de conduire la Transition. Alors prenez vos responsabilités !
« C’est mon entourage qui m’en empêche », cet argument ne tient pas et il ne tiendra jamais la route. C’est vous qui avez nommé votre entourage. En étant conscient de vos responsabilités. Dès lors que vous vous sentez incapable de les assumer pleinement, il n’y a plus de place pour de tels arguments. Vous devez tout simplement demander que vous soyez déchargé de ce fardeau qui pèse lourd pour vos épaules. C’est aussi simple que ça. En tout cas, la porte que vous voulez prendre reste encore et toujours grandement ouverte. Vous la prenez dès lorsque vous-même reconnaissez vos incapacités. Pour le bonheur de la Guinée. L’entourage n’en est pour rien.
« Moi je ne comprends rien à la politique, je laisse tout ça à Tibou Kamara, le Secrétaire Général de la Présidence que je viens de nommer Ministre d’Etat. »
C’est honnête et franc de votre part. Mais vous n’avez que fait trop duré pour le reconnaitre. Même Toto (non pas Mamadouba) sait que c’est Tibou Kamara qui fonde, oriente et dirige vos actions. D’où la léthargie dans laquelle nous sommes plongée. Le paradoxe, vous avez toujours dit que le Premier Ministre Jean Marie Doré était le chef du gouvernement de la cette Transition. Qu’il avait le plein pouvoir pour l’application correcte des Accords de Ouagadougou. Desquels vous tenez, vous-même et toutes les autres autorités de la Transition, vos respectives fonctions. Là, ‘’Parouski’’, vous n’inspirez plus confiance. Pendant que vous dites que c’est le Premier Ministre, comme le stipulent les Accords de Ouagadougou, qui est responsable du gouvernement, au même moment vous lancez des peaux de banane sous ses pieds en créant une sorte de bicéphalisme au niveau de la conduite des affaires politiques. C’est vraiment irresponsable. Aucune ligne des Accords du Ougadougou ne vous donne des pouvoirs de faire et de défaire le Premier Ministre de la Transition.
« Dadis est un faux type, un menteur, aujourd’hui il a peur de moi et fait tout pour m’éviter à Ouagadougou. »C’est connu de tous les Guinéens. Sinon, vous ne serrez jamais à la tête de cette Transition. C’est parce que Dadis n’a pas voulu respecter les engagements du CNDD qu’il s’est retrouvé, contre sa volonté, au Burkina Faso. S’il avait organisé les élections, sans y participer, ni aucun membre du CNDD, il n’y aurait pas eu les tueries du Stade du 28 septembre. Donc, il faut l’avouer, il était peu probable qu’il prenne la balle de Touba. Cette balle qui vous a propulsé à la tête de la Transition, ‘’contre votre volonté’’.
Cependant, il le reconnaitre Dadis a cessé d’être la préoccupation des guinéens. Dès lors que le peuple n’aspire plus qu’à l’instauration d’un Etat de Droit en Guinée. Et puis, quelque soit son mensonge, sa peur pour vous, ou je ne sais quoi… son refus de vous rencontrer à Ouagadougou, Moussa Dadis Camara reste et demeure votre ami. Depuis sa traversée de désert, jusque dans son refuge à Ouagadougou, il ne s’est jamais montré inamical à votre égard. Il a toujours publiquement affiché son soutien pour la Transition que vous avez la lourde de charge (pour vos frêles épaules) de conduire. Donc, comme dit l’autre : ‘’Ce sont des oiseaux de même espèce qui volent ensemble.’’
Vraiment, dans la situation actuelle de Guinée, il n’y a pas de place de telles querelles intestines. Tout le monde sait que Dadis est hors jeu. Loin de la Guinée, il continue à méditer sur son sort. Un sort qu’il a bien voulu, et dont il l’a bien mérité. A moins que vous vouliez donner raison à ceux qui vous accusent d’avoir trahi votre ami. Si c’est le cas, vous risquez de trahir toute la Nation. Car dit l’adage, ‘’celui qui ment pour vous sauver, peut mentir pour vous tuer’’. Dans ces conditions, Général Sékouba Konaté, bonjour les conséquences pour vous. Car la Guinée et monde entier vous surveillent. Plus jamais cela ne passera en Guinée.
« Je leur ai dit plusieurs fois de se rencontrer mais ils ne m’écoutent pas et les problèmes ethniques montent. »La question n’est pas de se rencontrer ou de vous écouter. Le problème aujourd’hui, c’est que la Guinée se trouve dans une situation exceptionnelle. Mais, il y a un certain nombre de textes et lois qui régissent les différentes institutions. Si les acteurs politiques ne s’entendent pas sur une question liée à cette transition, le bon sens veut qu’on se réfère aux textes et lois. Vous, les autorités de la Transition, devez veiller au respect scrupuleux de ces textes et lois. Il n’y a pas meilleure façon de rendre service à la Nation que de cultiver le respect de la légalité. Jean Marie Doré, que vous soyez d’accord ou pas, a interdit, à raison, la campagne pour le second tour lorsque son gouvernement a constaté les dérives des uns et des autres qui pourraient porter atteintes à la paix sociale, à la sécurité des populations et à celle de leurs biens. Si vous êtes Président même intérimaire de cette Transition, vous avez tous les instruments à votre portée pour faire respecter les textes et lois. Et par voie de conséquences, conduire le pays à bon port vers un Etat démocratique, fondé sur le respect des lois et des libertés individuelles. Dans cette application stricte des lois, vous éviterez ainsi à la Guinée de sombrer dans les conflits ethniques.
« Si les deux candidats ne s’entendent pas, je ferrai le tour des garnisons et j’imposerai s’il le faut par la force un civil à la tête du pays… »
On a comme l’impression que c’est un Sékouba Konaté éméché qui tient de tels propos. Car un homme d’Etat, fut –il un militaire de sa trame (inculte), ne peut et ne doit faire une telle affirmation. Si ‘’Parouski’’ vous étiez dans votre assiette au moment de cette interview, rappelez vous bien que c’est en voulant conserver le pouvoir à son niveau que votre ancien ami s’est retrouvé ‘’emprisonné’’ au Burkina Faso, vous n’auriez certainement pas tenu de telles affirmations. Si le cas de votre ‘’ami’’ Dadis ne vous a pas porté conseil, tentez de conserver ce pouvoir par quelques moyens que ce soient, vous trouverez les Guinéens, de toutes les obédiences politiques, sur votre chemin. Il n’y a plus de place pour les menaces de ce genre en Guinée. Faites le tour des garnisons, c’est votre droit, et c’est votre zone de prédilections, mais imposer qui que ce soit à la tête de la Guinée, relève de la pure utopie.
Un défi vous ai lance, nommez qui vous voulez, à quelque poste que ce soit, la Guinée sera un jour un Etat démocratique. Car le monde a changé, les hommes aussi.
Pour rentrer dans l’histoire par la grande porte, entre les nominations fantaisistes des amis, l’irresponsabilité et le respect des textes, choisissez le dernier cité.
SACKO Mamadou, Belgique.
Pour radio-kankan.com

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