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mardi 28 septembre 2010

Cellou Dalein serait-il victime de sa surenchère politique : après avoir exigé, en vain, la démission de Jean-Marie Doré, il réclame aujourd’hui la tête du Président de la CENI, Lunceny Camara

 Le moins que l’on puisse dire est que le candidat de l’ « Alliance Cellou Président », Cellou Dalein Diallo, se trouve à n’en point douter, en vraie crise de leadership. Après avoir réclamé sans succès il y a quelques jours à Sékouba Konaté la tête du Premier ministre Jean-Marie Doré, il exige aujourd’hui, ni plus ni moins, celle du tout nouveau Président de la CENI, Lunceny Camara.
Il fait du départ de ce dernier un point d’honneur et va jusqu'à déclarer que s’il ne l’obtient pas il n’ira pas au second tour. Paroles en l’air ou réelle menace ?
Ce qui étonne dans cette démarche, c’est que naguère, le leader de l’UFDG avait défendu mordicus l’indépendance totale contre toute forme d’intrusion dans la CENI, d’où qu’elle vienne. C’était lorsque le premier ministre avait voulu introduire à l’article 2 de la constitution le décret qui devait donner plus de clarté à l’appui technique du MATAP à la CENI.
Finalement, c’est au Palais de Kosyam, chez le médiateur Blaise Compaoré qu’il avait arraché, ce que ses partisans avaient appelés à l’époque « la victoire de l’Alliance Cellou Président » : l’indépendance totale de la CENI.
Moins d’un mois après, ironie du sort, le même Président de l’UFDG change complètement son fusil d’épaule, pour récuser celui que la CENI sur la base de ses textes et règlements et en toute indépendance a élu comme Président.
Dans cette démarche, Cellou est allé jusque chez le Général Sékouba Konaté, accompagné des membres de son alliance, pour poser son problème.
Malheureusement pour lui, le Général Sékouba Konaté qui sait lire entre les lignes visiblement ne le suit pas. Il sait qu’il ne doit pas passer outre, ni les accords de Ouaga, ni les limites tracées par la Constitution.
Le Général Sékouba Konaté sait aussi que lorsque Ben Sékou Sylla avait été élu président de la CENI, le RPG qui estimait qu’il était membre de l’UFR avait protesté mais sans succès. Lorsque Mame Aminata Camara avait été intérimaire, le RPG l’avait dénoncé étant donné que celle-ci était membre du PUP qui fait alliance avec Cellou Dalein Diallo, sans succès non plus.
Mais le RPG n’a jamais dit pour autant que si on ne les enlevait pas, il démissionnerait du processus car il sait que la « La Loi est dure mais c’est la Loi ».
C’est cette approche sage et démocratique que le clan Cellou se révèle aujourd’hui incapable d’accepter. Elle préfère adopter une politique de la ligne dure, à géométrie variable, quitte à tordre le cou aux principes, aux règlements, aux accords.
Finalement, il se trouve dans le piège de sa propre politique, car les gens ne le suivent plus. Ni le Général, Gouvernement, ni le CNT, ni le CENC, ni le médiateur, ni même le peuple.
Personne ne le comprend plus.
Dire que c’est le même Cellou Dalein Diallo qui déclare a chacune de ses apparitions sur les medias qu’il va gouverner la Guinée de façon démocratique et transparente.
Faut être fou pour le croire.
Oumar Kaba

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