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mardi 24 août 2010

CENI : Qui a peur de l’audit du fichier informatique ?


Le Premier ministre, Jean Marie Doré, était l’invité du JT du dimanche 22 août 2010. Monsieur Doré a dit tout haut ce que l’UFDG redoute le plus et qui explique ses dernières sorties fracassantes : l’audit du fichier informatique de la CENI. C’est ce qui, selon Doré, explique "les croassements et les hululements de ces derniers jours"
Il a été unanimement constaté que la CENI a montré ses limites et ses insuffisances lors du premier tour de l’élection présidentielle.
Même Sidya Touré qui est l’allié de l’UFDG a exigé l’audit de la CENI. Ces insuffisances expliquent la mise en place d’une commission ad hoc chargée de répertorier les faiblesses et donner des mesures correctives. In fine, il faut dire que toute la Guinée reconnait que cette CENI là doit être assistée. Jean Marie Doré l’a précisé de manière on ne peut plus claire. La loi électorale indique que le ministère de l’Administration du territoire et des affaires politiques (Matap) assiste techniquement la CENI. Mais cette assistance technique est vague. Qu’appelle-t-on assistance technique à ce niveau ?
Pour lever les équivoques, le Premier ministre a pensé que le président de la transition devrait prendre un décret d’application de ce passage du code électoral en indiquant clairement le mode d’intervention du Matap. Voilà le fond du problème qui est loin d’une velléité de changement de la constitution. Mais le Premier ministre l’a dit, toutes les voies ont été explorées pour qualifier le second tour. Les conseillers ont été chargés d’étudier toutes les propositions et sortir un cadre légal pouvant permettre d’arriver à des élections crédibles et acceptables par tous. Une des propositions qui était d’adapter la constitution et la CENI aux réalités actuelles a été rejetée. L’unanimité s’est faite autour du décret d’application de l’article 02 du Code électorale - surtout en son paragraphe 02 - qui dispose que : "La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) est l’institution chargée de l’organisation de toutes les élections politiques et du référendum en République de Guinée. Elle techniquement aidée par les départements ministériels concernés par le processus électoral notamment le ministère en charge de l’administration du territoire".
Un décret d’application de cette loi, voilà la conclusion à laquelle est parvenu le Premier ministre pour une implication effective et légale du MATAP dans le processus électoral : "Il faut qu'au terme de la transition, nous rendions nos copies propres. Pour cela, il s'agit de prendre un décret d'application pour changer l'article 2 de la loi électorale. Il ne s'agit nullement de toucher à la Constitution. Les gens qu'on croyait intelligents sont entrain de s'égarer dans l'illettrisme et d'égarer les populations".
Le Premier ministre pense également que suite à la demande pressante de plusieurs partis politiques, le fichier informatique de la CENI devrait être audité. C’est en réalité cela qui fait peur à l’UFDG et qui le pousse à ruer dans les brancards. Mais pourquoi diantre l’UFDG craint-t-elle tant l’audit du serveur de la CENI ? Tout simplement parce que si vous interrogez ce serveur, que vous entrez le nom par exemple de Amadou Diallo, il ressortira sept fois. Ce Amadou Diallo pourra ainsi voter sept fois. Que dire des Alhassane Barry et autre Oury Bah qui ressortent autant de fois ? Ce sont des milliers de voix en faveur de qui vous savez.
Jean Marie Doré ne va pas par quatre chemins et crie haut et fort que malgré les croassements et les hululements, le fichier informatique sera audité. Cela est devenu aujourd’hui une nécessité, une condition sine qua non avant d’aller au deuxième tour.
Et si l’UFDG veut réellement d’un deuxième tour transparent, ce parti devrait être le premier à réclamer l’audit du fichier informatique.
A moins que… Ceci expliquerait alors cela. En tout cas, le RPG est clair, le fichier informatique de la CENI sera audité, le professeur Alpha Condé l’a exigé lors de la signature de l’alliance avec Bah Ousmane le samedi 21 août dernier au siège de l’UPR à la Minière. Cette question est devenue une exigence nationale et il faudrait arrêter de distraire l’opinion nationale et internationale sur des velléités de changer la constitution qui n’existent que dans leurs esprits retors.
La Ceni sera auditée (informatiquement, cela s’entend) et honni soit qui mal y pense.
Alpha Sylla
Source:guinee24

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