Pages

lundi 13 décembre 2010

Combat à gagner, la difficile partie !

Le 7 novembre 2010, les Guinéens, par un vote massif, ont élu le Professeur Alpha Condé quatrième Président de la Guinée, après Ahmed Sékou Touré, Lansana Conté et Dadis Camara. Quelles longues marches !
Marche politique, marche historique, marche sociale et combat pour la restauration de la dignité du Guinéen perdue !
Longues marches aux étapes plantées de ruptures, mais souvent dans la continuité parce qu’elles n’ont pas permis à la Guinée de décoller afin de s’inscrire sur le registre des nations libres ouvertes au progrès et garantes des droits humains.
La première rupture s’est opérée, il y a cinquante deux ans de cela. Les Guinéens acclamèrent l’indépendance, symbole magnifique de la liberté et la dignité retrouvées. Deux ans juste après, la souveraineté nationale était frappée au cœur par l’ogre venu de l’intérieur même pour manger les enfants guinéens, les uns après les autres. Peu de personnes s’étaient intéressées à la présence du maléfique animal. Petit à petit et plus la Guinée politique avançait, plus il bouffait davantage les citoyens. Il grossissait pendant que le pays s’amaigrissait en devenant pauvre malgré ses richesses. Il finit par semer la terreur et l’horreur. Et le premier régime se désintégra facilement !
Le 3 avril 1984, une semaine après l’annonce de la mort de Sékou Touré, des militaires s’accaparèrent du pouvoir, laissé orphelin et vacant. Seconde rupture historique.
L’enthousiasme remporta sur la raison. L’ogre se fit petit, mais pour revenir, peu de temps après, occuper plus de place et commettre plus de dégâts dévastateurs. Dix-neuf mois plus tard, l’animal se signala avec un coup d’état bien ficelé. L’armée fut décapitée, et avec elle, les anciens dignitaires du régime défunt. L’espace politique lui était libéré pour mieux occuper les centres névralgiques de ce qui paraissait être un Etat. Cette fois, il avala l’économique tout en rongeant les pylônes de l’Etat. A la fin du système qui avait maltraité la Guinée, le monde découvre un narco-Etat dévidé de toute valeur morale et vertu humaine.
Le 23 décembre 2008, un jour seulement après la disparition de celui qui portait le système pourri, de jeunes militaires cueillaient le pouvoir à la manière d’un fruit mûr. Troisième rupture accueillie avec ferveur.
Cette fois, l’ogre s’est dilué dans la masse, mais il s’appuya sur des bases associées et diversifiées afin d’occuper, lui-même, l’objet obsessionnel de son agir. Après d’infructueuses tentatives à convaincre les jeunes patriotes à lui concéder le pouvoir, il s’octroya une machine de conquête du pouvoir longtemps convoité sans y parvenir à travers une manifestation meurtrière. La communauté internationale s’en mêla. (Les révélations de Wikileaks passent de commentaires). Cette intervention fut aussi l’obstacle à son ascension que des élections démocratiques ont définitivement ont définitivement parachevé. Mais malgré son rejet clairet net, il n’en démord pas. Quatrième rupture ! Nous suivrons son évolution dans le temps.
Le voilà développant encore et comme toujours une nouvelle stratégie ayant pour but d’assassiner la démocratie naissante. Il jure d’œuvrer, comme depuis 1958, à faire échec à Alpha Condé et donc à la Guinée entière. C’est un avertissement sérieux !
Ce danger est réel. Il se traduira dans des actions occultes, mais surtout par la voie des institutions républicaines. Par exemple, par le biais du parlement.
A ce niveau, l’Alliance arc-en-ciel n’est que bien prévenue afin de garder fortement et solidement les liens entre ses membres. Sans cette solidarité, le mandat du Président élu risque d’être court. C’est une menace dont il faut en tenir compte en allant très prochainement aux urnes pour élire les parlementaires.
Et puisque l’ogre agissait, hier, à visage couvert, mais ne l’est plus aujourd’hui ; c’est un devoir patriotique de tout Guinéen de doubler de vigilance pour faire échec à sa machine de sabotage en cours dans toute sa manifestation.
Les militants et leaders de l’Alliance arc-en-ciel et tous ceux qui ont voté Alpha Condé pour le changement en Guinée doivent dès maintenant se mobiliser pour lui donner une majorité parlementaire à la sortie des législatives. Toute hésitation porterait à l’œuvre présidentielle la marque de l’échec. Elle sera en permanence attaquée et contre-attaquer par l’ogre anti démocratique et anti républicain. C’est le combat à gagner pour que la démocratie guinéenne vive !
Jacques KOUROUMA

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire